LA CRÈCHE DU PETIT PALESTINIEN

Lettre ouverte à Monsieur le Pape, Francecso.

En cette période de fin d’année, le monde se retrouve une fois de plus ravagé par des drames qui, pour la plupart sont oubliés, notamment les massacres au Soudan, au Kivu, en Haïti et dans d’autres pays du monde; sans oublier les plus de 350 millions de chrétiens persécutés, notamment en Corée du Nord et dans de nombreux pays musulmans. Sans parler de la centaine d’otages israéliens maltraités et torturés par les palestiniens depuis plus d’un an et que le monde a oublié. À l’approche de Noël, vous avez inauguré, le 7 décembre 2024, la nouvelle crèche qui trône maintenant dans la salle Paul VI, au Vatican.

Cette scène est baptisée « Nativité de Bethléem 2024 ». Il s’agit d’un petit Jésus tout en bois d’olivier, créé et réalisé par des artistes palestiniens de l’Université Dar al-Kalima, à Bethléem, et posé sur un keffieh, le symbole par excellence de la lutte des Palestiniens contre Israël. Au-dessus de cette scène, on voit une espèce d’auvent qui porte un verset en latin et en arabe et les mots : « Bethlehem, Palestine ». Jésus ne parlait ni le latin, ni l’arabe… De plus, il n’est pas né en « Palestine ». Souvenez-vous que la Bible nous dit clairement que le Roi David, Roi d’Israël, est né à Bethléem (dont le nom signifie « Maison du Pain » en hébreu) et que cette ville se trouvait en JUDÉE (de « Juda ») et que lorsque Jésus, le « Roi des Juifs » y est né, ce n’était pas la « Palestine », mais c’était encore et toujours la « Judée », territoire d’Israël !

Pour vous dire la vérité, quand j’ai vu cette photo la première fois, j’ai éclaté de rire tellement je trouvais cela ridicule et surtout de très mauvais goût… Mais j’ai découvert par un ami juif israélien et par plusieurs articles que pour le peuple Juif et les israéliens, ce choix n’est pas comique mais un rappel amer de certaines pages sombres de l’Église… Un récent article de Vaticannews, nous informe que vous évoquez un possible « génocide » à Gaza et dans lequel, je cite « Selon certains experts, ce qui se passe à Gaza a les caractéristiques d'un génocide. », alors qu’il a été prouvé que ce n’est pas le cas…

Souvenez-vous que Yéshoua (Jésus comme l’appellent les non-Juifs) était JUIF et n’a jamais renié ni son peuple, ni son pays… Il n’était pas « Palestinien » car à l’époque, le nom de « Palestine » n’existait pas (il ne figure pas une seule fois dans la Bible). Il est apparu seulement en 135 Ap. J-C. suite à la révolte de Bar Kokhba, pour insulter les Juifs, dans un désir de les humilier et d’éliminer le nom d’Israël, comme déjà prophétisé dans le Psaume 83 : « 4 Ils forment de perfides complots contre ton peuple, ils conspirent contre ceux que tu protèges: 5 «Venez, disent-ils, exterminons-les du milieu des nations, et qu’on ne se souvienne plus du nom d’Israël!»

L’idée de faire entrer au Vatican, par l’intermédiaire de cette « œuvre d’art » le soutien à un peuple génocidaire qui appelle, selon sa charte (de l’OLP) à la « destruction d’Israël et du sionisme »… est choquant, hallucinant… Peut-être que les Chrétiens, dont je suis, n’y verront que du feu et soutiendront même votre initiative, au nom de l’humanisme, philosophie prévalente de nos jours. Mais les Juifs, eux, qui sont depuis des dizaines d’années confrontés à des attaques par roquettes, par des attentats terroristes, par la  violence et la mort de milliers d’entre eux - par ces mêmes palestiniens - ne s’y trompent pas… On dirait que vous avez déjà oublié que tout ce qui se passe au Moyen-Orient de nos jours est la conséquence directe du massacre, de la boucherie, des actes horribles perpétrés par les Palestiniens le 7 octobre 2023. Lors de cette inauguration, vous avez proclamé avec force « Assez de guerre, assez de violence ! » Avez-vous pensé, en proclamant ces paroles, aux Juifs qui subissent ces guerres et ces violences au quotidien ? Sinon, vous faites preuve de partialité, de compassion sélective. Alors, comment pouvez-vous mettre en évidence dans votre église un mouvement qui revendique la violence et la destruction des Juifs ?

Bien sûr, je n’oublie pas que vous n’êtes pas seulement le chef d’une institution religieuse, mais aussi le chef d’un État, le Vatican. Donc, j’imagine que ce ne doit pas être facile de jongler tous les jours avec ces deux aspects : un jour, vous soutenez la cause palestinienne en tant que chef d’État, au nom de l’humanisme et du « politiquement correct », et le lendemain vous condamnez ces actes car vous vous souvenez que le Dieu de la Bible est le Dieu d’Israël et que Yéshoua, après tout, était Juif… même si certains auraient clairement préféré qu’il soit palestinien…

Je vous rappelle que votre prédécesseur, le pape Paul VI, avait, en 1965, fait de courageuses déclarations dans le document historique de « Nostra Aetate ». Je cite un extrait de ce texte trouvé sur votre site du Vatican, : « Encore que des autorités juives, avec leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ, ce qui a été commis durant sa Passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. S’il est vrai que l’Église est le nouveau Peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture… En outre, l’Église, qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu’ils soient, ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs. » En prenant ouvertement position pour les Palestiniens au sein du Vatican, vous avez renié cette déclaration et d’une certaine façon, encouragé la haine des Juifs en général, et des israéliens, en particulier, en les faisant passer à nouveau pour le peuple déicide, en la personne de « Jésus, le Palestinien », comme je l’avais mentionné dans cet article qui remonte à 2015.

Je vous rappelle aussi que votre prédécesseur, Jean-Paul II, avait fait d’énormes progrès dans les relations entre les Catholiques et les Juifs, en reconnaissant notamment l’État d’Israël le 30 décembre 1993. Mais quelques années plus tard, lors de sa visite à Damas, le 9 mai 2001, Bachar-Al-Hassad, âgé de 35 ans et nouvellement élu président de la Syrie, a prononcé un discours haineux envers Israël. Votre prédécesseur n’a pas réagi. Mais regardez ce qui vient de se passer en Syrie. Aujourd’hui, le boucher de Damas est en fuite, Israël bombarde les stocks d’armes et des munitions de Bachar… Ceci me fait penser à ce verset adressé à Abraham, que beaucoup ignorent : « Je bénirai ceux qui te béniront, mais je maudirai celui qui te maudira » (Genèse 12 :3)

N'oubliez pas, M. le Pape que, comme le déclarait le fondateur du christianisme : « Le salut vient des Juifs » (Jean 4 :22). Pour remettre Jésus dans son contexte historique et biblique, vous auriez dû exiger que ce Jésus de bois soit placé sur un talith de prière juif… et que le verset de la Bible placé sur l’auvent soit écrit en hébreu ou en araméen…

 Salutations distinguées,

Luc HENRIST et Haïm OUIZEMANN, 11 décembre 2024

Mise à jour le 12 décembre 2024