RIFIFI EN TERRE SAINTE

DEPUIS PLUSIEURS SEMAINES, DES MANIFESTATIONS ENVAHISSENT LES VILLES ISRAÉLIENNES, EN RÉACTION À UNE RÉFORME QUE LE PREMIER MINISTRE SOUHAITE FAIRE PASSER.

Depuis quelques semaines, on voit à la TV et dans les journaux, des images provenant d’Israël qui nous montrent de la tension, du désaccord et de la violence dans les rues des villes israéliennes. La gauche qui a perdu aux dernières élections, se bat farouchement contre une « réforme » que le Premier Ministre voudrait faire passer… et tous nos médias nous font comprendre que cette « réforme » serait une catastrophe.

Mais un israélien, Pierre Lurçat, d’origine française, nous présente les choses d’un point de vue beaucoup moins émotif et avec un regard lucide sur ce qui s’est passé auparavant pour bien comprendre le contexte de cette démarche. Il a créé une pétition qu’on trouve en ligne sur www.change.org et en voici un extrait : « En effet, contrairement aux mots d’ordre entendus en Israël, l’enjeu de cette réforme, qui est certes perfectible, n’est pas de porter atteinte au caractère démocratique de l’Etat hébreu, mais bien de le renforcer, en rétablissant un équilibre et une séparation des pouvoirs qui ont été bafoués depuis 1992 par la “Révolution constitutionnelle”, proclamée à l’époque par le juge Aharon Barak. Lors d’une séance nocturne et en catimini, celui-ci avait alors réussi à faire voter par la Knesset – le Parlement israélien – deux lois fondamentales sur la dignité humaine et sur la liberté professionnelle. Ces deux lois fondamentales avaient été adoptées par une Knesset à moitié vide et leur signification véritable avait été cachée au public – y compris aux députés qui les avaient votées. La Révolution constitutionnelle est effectivement passée quasiment inaperçue du public et des médias. Cette “Révolution constitutionnelle” qui fut quasiment le fait d’un seul homme est, pour le lecteur français, d’autant plus incroyable qu’elle ne repose sur aucune décision d’une assemblée législative ou constituante ; le juge Barak s’étant arrogé ex nihilo la compétence de proclamer qu’Israël était devenu du jour au lendemain une démocratie constitutionnelle. “C’est l’unique Constitution au monde qui est née de la décision d’un tribunal”, s’était à l’époque exclamé le juge Moshé Landau… Contrairement à ce que laissent entendre ces pétitionnaires, le fait d’être un État juif n’est pas contradictoire avec l’idée de démocratie… Il faut relire les textes des pères fondateurs du sionisme, de Herzl à Ben Gourion et Jabotinsky, ainsi que la Déclaration de l’Indépendance, pour constater que l’État Juif prévoit des droits égaux pour tous ses citoyens, Juifs ou Arabes, égalité qui est aussi une réalité sur le terrain. Comme le prouvent les très nombreuses manifestations qui se déroulent librement dans le pays, la démocratie en Israël est bien florissante. »

On est loin du tsunami d’émotion gauchisante de nos journalistes occidentaux qui ne voient qu’un côté de la médaille. J’ai parlé de ce sujet avec deux amis pasteurs israéliens qui m’ont dit que de toute façon, les choses finiront bien par s’arranger. Ils ont vu tout récemment que, grâce aux prières et à l’intervention de nombreux chrétiens évangéliques aux USA, Netanyahou a décidé de ne pas laisser passer un projet de loi qui aurait eu pour conséquence que ceux qui partagent leur foi en Israël seraient passibles d’une amende et/ou d’emprisonnement.

Comme le dit le jeune fils d’un de ces deux pasteurs qui vient de recevoir une distinction comme officier dans Tsahal (l’armée israélienne) : « Il n’y a rien qui se passe qui ne soit d’abord passé par le bureau de Dieu ».

 

Luc Henrist