Luc Henrist

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LES KURDES, QUI SONT-ILS?

Lorsqu’on évoque les conflits au Moyen-Orient, il est fréquent d’entendre parler des Kurdes. Ce peuple ancien, sans État, est au cœur des dynamiques géopolitiques et des luttes identitaires de la région. Il y a quelques jours, un jeune homme (que je nommerai Sam) provenant de l’Iran et habitant maintenant en Suisse, m’a contacté car il a vu que je soutiens Israël. 

Nous avons alors échangé car j’étais curieux d’en apprendre un peu plus sur l’Iran. Il m’a révélé qu’en fait, il est d’origine Kurde. J’ai réalisé que je ne sais rien sur ce peuple. La seule chose dont je me souvenais est qu’il a souvent été attaqué par l’armée turque et syrienne.

 

Il m’a expliqué qu’en fait ce qu’on appelle le « Kurdistan » (le pays des Kurdes) n’est pas un pays mais une région couvrant le sud-est de la Turquie, l’Anatolie (25 millions de Kurdes), le nord de l’Iraq nommée « Région du Kurdistan » (7 millions), le nord-ouest de l’Iran où il existe une province kurde mais pas indépendante (15 millions) et le nord de la Syrie (4 millions). Ce territoire couvre 392.000 km2. Certaines organisations kurdes nationalistes (notamment le PKK – Parti des Travailleurs Kurdes) voudraient créer un état kurde indépendant couvrant au moins une partie de ces territoires. La Turquie a mis le feu à des milliers de villages kurdes et massacré des civils pour éradiquer le PKK. En 2014, la ville kurde de Kobané (nord de la Syrie) a subi d’importants dégâts.

 

 

Le Kurdistan est déjà mentionné dans les Chroniques de l’Empire Seljoukide (Xème siècle). De nos jours, certaines parties du Kurdistan sont intégrées en Iran et en Syrie. Les langues de ce peuple sont l’arabe, le kurde, le parsi (le persan), le turc et même l’hébreu. Ce jeune homme vivant en Suisse m’a dit que son grand-père parlait couramment l’hébreu et que l’ADN des Kurdes est pratiquement le même que celui des Juifs. C’est sans doute pour cette raison qu’Israël a ouvert ses portes à 200.000 de ces Kurdes majoritairement d’origine juive. Les Kurdes ne se considèrent pas comme arabes et englobent plusieurs religions. Certains d’entre eux sont aussi musulmans ou chrétiens. Ils s’opposent aux idéologies des islamistes radicaux.

 

Selon Shahbazi, les Mèdes sont les ancêtres de la plupart des iraniens et particulièrement des Kurdes. Jwaideh déclare que « l’Empire des Mèdes est réputé être l’ancêtre du peuple kurde, il était le seul grand état national qu’on peut dire qu’il a été établi par les Kurdes ». Les Kurdes sont donc considérés comme les descendants directs des Mèdes, une civilisation iranienne antique mentionnée dans l’histoire et les récits bibliques. Ils sont mentionnés 12 fois dans l’AT et 1 fois dans le NT.

 

Les Mèdes ont fondé un empire au VIIe siècle avant J.-C., qui joua un rôle central dans la chute de Babylone et l’établissement de l’Empire perse. La culture kurde, profondément enracinée dans cette histoire millénaire, a survécu malgré les tentatives répétées d’assimilation ou d’effacement par les grandes puissances de la région.

 

En 553 Avant J-C., Cyrus, le grand, Roi de Perse, un vassal Mède, s’est révolté contre le Roi Mède. En 550 Avant J-C., Cyrus a gagné une guerre décisive. Il a alors émis l’Édit de la Restauration (2 Chroniques 26 :22,23 et Néhémie 1) par lequel il permettait aux Juifs de retourner en Israël et d’y reconstruire le Temple de Jérusalem. Les Mèdes ont été utilisé par Dieu pour apporter la délivrance au peuple d’Israël, notamment après la déportation à Babylone : « Je dis à propos de Cyrus: «Il est mon berger et il accomplira toute ma volonté. Il dira à Jérusalem: ‘Sois reconstruite!’ et au temple: ‘Que tes fondations soient posées!’» (Ésaïe 44 :28).

De nos jours, nous avons entendu parler de ces attaques de la part des islamistes contre le régime syrien. Alors, voici ce que m’en dit Sam :

 

« Après les événements du 7 octobre 2023, marqués par l'attaque du Hamas contre Israël, ainsi que l'action du Hezbollah libanais contre Israël le 8 octobre, le Moyen-Orient est entré dans une nouvelle phase de tensions accrues. Dans ce contexte, la Russie, profondément engagée dans la guerre en Ukraine, et la République islamique d'Iran, sous pression en raison des récents développements, ont perdu leur capacité à maintenir leur influence précédente en Syrie. Par conséquent, ils ont en grande partie abandonné le terrain du conflit en Syrie.

L'objectif principal de la Turquie est d'affaiblir les forces kurdes et d'imposer un certain ordre parmi les groupes jihadistes. Si cette stratégie réussit et que ces groupes retrouvent leur pouvoir, leur accès à des armes avancées, voire à des armes de destruction massive, pourrait constituer une menace sérieuse pour Israël. La montée en puissance de dizaines de groupes jihadistes, chacun avec sa propre idéologie et principalement financés par la Turquie et le Qatar, pourrait s'avérer encore plus dangereuse que le Hamas et le Hezbollah. »

 

Tout récemment, et selon la Tribune de Genève, « les forces kurdes ont annoncé œuvrer pour évacuer des civils kurdes de plusieurs secteurs de la province d’Alep après l’offensive rebelle et la prise par des groupes pro turcs d’une ville où vivent des dizaines de milliers de Kurdes.

«Nous coordonnons activement avec toutes les parties concernées en Syrie pour assurer la sécurité de notre peuple et faciliter son transfert en toute sécurité de la région de Tal Rifaat (...) vers nos zones sûres dans le nord du pays», a déclaré Mazloum Abdi, chef des Forces démocratiques syriennes (FDS).»

 

Prions afin que Dieu apporte finalement la paix à Jérusalem, comme écrit dans le Psaume 122 :6 et pour que les fils d’Isaac et d’Ismaël puissent être réconciliés par le seul Prince de la paix, Yéshoua.

 

 

 

Luc HENRIST et Sam

5 décembre 2024