A qui appartient Jérusalem ?

Le 20 mai 2012, les habitants de Jérusalem célébraient le «Yom Yéroushalayim» (La journée de Jérusalem) qui commémorait le 45ème anniversaire de  la prise de la vieille ville.


Cette guerre qui dura 6 jours (du 5 au 10 juin 1967), fut miraculeuse à plus d’un titre puisque le petit Etat d’Israël avait été simultanément attaqué par la Syrie, la Jordanie et l’Egypte. Vu le nombre de miliciens composant ces armées, il était pratiquement impossible qu’Israël puisse survivre… Et pourtant… Non seulement Israël a survécu, mais Israël est parvenu à reprendre certains territoires (notamment la Judée et la Samarie, communément appelés les «Territoires Occupés») mais aussi – et surtout ! – la vieille ville de Jérusalem, vers laquelle tous les Juifs du monde entier se tournent trois fois par jour, lorsqu’ils prient !

Cette ville avait fait l’objet de leur «rêves et de leurs prières». En effet, à la fin du Séder (le souper) de Pessakh (Pâque Juive), on se souhaite l’un à l’autre depuis des siècles : «L’an prochain à Jérusalem». Et dans la prière que les Juifs récitent silencieusement (la Amida) 3 fois par jour, voici ce qu’ils disent : «Dans ta miséricorde reviens à Jérusalem, (Zacharie 8:3) ta ville ; fais-en Ta résidence comme Tu l’as promis, reconstruis-la bientôt, de nos jours, en une construction éternelle, et rétablis en elle, sans tarder, le trône de David. Béni es-tu, Eternel, qui rebâtit Jérusalem (Psaumes 51:20 ; 147:2)».

Jérusalem est mentionnée 811 fois dans la Bible, mais pas une seule fois dans le Coran… Alors, comment se fait-il que les Palestiniens revendiquent cette ville pour en faire la capitale de la «Palestine» ? Quels véritables liens, les Palestiniens d’aujourd’hui, ont-ils avec cette ville ? Selon l’Islam, Jérusalem est seulement la 3ème ville «sainte» loin derrière La Mecque et Médine… Vous avez peut-être vu, comme moi, une photo qui montre les musulmans sur le Mont du Temple qui prient en se tournant vers la Mecque, montrant ainsi leur postérieur au «Dôme du Rocher», l’endroit d’où le Prophète se serait envolé au ciel sur le dos d’un cheval ailé…

Mais les Juifs, eux, n’ont qu’une seule «ville sainte»… Et ce qui est tout de même choquant, c’est qu’ils n’ont toujours pas le droit d’aller prier sur «l’esplanade du Temple», que certains appellent «l’esplanade des mosquées» (pour mieux effacer le fait que bien avant ces mosquées, le premier Temple (de Salomon) et le deuxième (du Roi Hérode) se trouvaient bien là…). Pour empêcher que cette vérité puisse se répandre et être confirmée, l’Autorité Palestinienne défend à des archéologues israéliens de venir faire des fouilles archéologiques à cet endroit… Le Mont Moriyah (mentionné plusieurs fois dans la Bible), est notamment le lieu où Abraham avait été mis au défi de sacrifier son fils, Isaac… qui selon la tradition musulmane était en fait Ismaël… La Bible nous dit que c’est bien là que le premier Temple a été construit (II Chron. 3 :1) : «Salomon commença à bâtir la maison de l’Éternel à Jérusalem, sur la montagne de Morija, qui avait été indiquée à David…»

Ce dimanche 20 mai 2012, trois Juifs qui avaient voulu prier à cet endroit, ont été arrêtés… Le 19 février 2012, c’étaient des chrétiens venus visiter le site, qui étaient la cible de pierres lancées contre eux par des musulmans…

Il est regrettable que Moshe Dayan, le Général dirigeant les troupes israéliennes lors de la prise de la vieille ville en 1967, ait remis le «contrôle» de cette esplanade au Waqf (l’autorité musulmane jordanienne), pensant que cela éviterait des tensions…  L’Histoire nous montre qu’en réalité, ce geste n’a pas empêché les pays avoisinants d’essayer d’anéantir Israël notamment lors de la guerre de Yom Kippour (1973) et que cela reste encore un désir non caché de certains dirigeants du Moyen-Orient…

J’ai récemment accompagné un groupe de 30 pasteurs belges en Israël pendant une semaine et l’un d’eux a eu le courage de visiter l’esplanade du Temple pendant ce séjour. Pourquoi ? Parce que le Temple qui s’y trouvait est un lieu important pour nous chrétiens. Nous voyons dans le Nouveau Testament que Jésus lui-même a été présenté à l’Éternel dans ce lieu (Luc 2 :27). Ses parents l’y retrouvent, des années plus tard, parlant aux docteurs de la Loi (Luc 2 :46). Jésus (ainsi que ses disciples) se rendaient régulièrement au Temple et il y enseignait (Jean 8 :20). Ses disciples ont continué de s’y rendre même après son ascension… (Actes 2 :46 : «Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple…»)

Comme l’écrit Josette Alia dans « Le Nouvel Observateur » [12.10.2000] : «C’est à Jérusalem que Jésus entre au Temple, prêche, vit la Passion et la Résurrection. C’est à Jérusalem que les apôtres reçoivent l’Esprit saint au jour de la Pentecôte pour prêcher la foi nouvelle. Pourtant ce sont les chrétiens qui semblent être aujourd’hui les moins attachés à Jérusalem en tant que lieu religieux, sur lequel ils pourraient réclamer des droits. La raison en est simple : le Christianisme a fondé, avec Paul de Tarse, une religion qui s’affirme universelle et qui n’a donc plus avec Jérusalem de lien privilégié, politique ou territorial». Cette déclaration me rappelle Romains 11, ce chapitre clé dans lequel Paul veut nous faire comprendre que nous, non-Juifs, avons été greffés sur l’Olivier Franc… et que nous avons donc des racines communes avec le peuple Juif…

Voici un extrait du discours de Benjamin Netanyahou le 20 mai 2012 :

«Nous allons protéger Jérusalem, parce qu’Israël sans Jérusalem est comme un corps sans cœur», a dit le Premier Ministre. Sur cette colline, il y a 45 ans, le cœur de notre peuple réuni se remit à battre, à pleine puissance. Notre cœur ne sera plus jamais divisé. Renoncer à une Jérusalem unie serait montrer de la faiblesse à nos ennemis, a-t-il expliqué, en disant qu’un corps qui donnerait son cœur ne pourrait plus se battre pour quoi que ce soit.

Les soldats de Tsahal se sont battus comme des lions il y a 45 ans, parce qu’ils se battaient pour Jérusalem, et ils ont changé l’histoire pour toujours. «Notre génération a eu un grand privilège – nous avons vu les paroles des prophètes qui se sont réalisées. Nous sommes montés à Sion, nous avons ramené la souveraineté juive en Terre d’Israël, nous avons vécu le rassemblement des exilés, et notre retour à Jérusalem. C’est l’endroit où notre passé a été révélé et où notre avenir se construit. Nous avons développé Jérusalem au nord, au sud, à l’est et à l’ouest, et nous allons continuer à construire notre capitale … Nous allons faire en sorte que la lumière dorée de Jérusalem brille sur notre peuple, et nous allons répandre cette lumière de Jérusalem dans le monde entier».

Lorsque le Président Shimon Peres a parlé, il a appelé à la paix les nations et les religions qui vivent à Jérusalem, en rappelant les nombreuses batailles de l’histoire de la ville sainte : «En six jours, nos soldats, avec bravoure et héroïsme, ont contribué à écrire un grand chapitre dans l’histoire de la sécurité d’Israël. La guerre rapide [en 1967] a étonné le monde».

Le président a déclaré qu’Israël n’avait pas recherché la guerre, mais les dirigeants arabes avaient promis d’anéantir Israël. Et l’armée israélienne a combattu trois guerres en six jours – contre l’Egypte, la Jordanie et la Syrie. Il a rappelé que Jérusalem est la capitale du peuple juif, une source d’inspiration et d’identité à travers les siècles. Et il a conclu en disant : «Jérusalem espère avoir la paix, et nous devons tout faire pour réaliser cet espoir»

La Bible nous dit clairement que nous devons «Prier pour la Paix de Jérusalem» (En hébreu : «Shaalou Shalom Yéroushalyim» Psaume 122v6). Il est intéressant de noter que le mot «Shalom» en hébreu veut dire – comme tout le monde le sait – la «paix». Il est donc clair que lorsque nous prions pour la paix de Jérusalem, nous prions tout d’abord afin que le plan de paix du seul «Prince de la Paix» vienne s’établir dans les cœurs de tous les habitants de Jérusalem. Mais ce mot «Shalom» veut dire bien plus que la «Paix»… Il veut dire notamment… «entièreté», «sécurité», «bien-être», «prospérité». On retrouve d’ailleurs ce dernier mot plus loin dans ce verset, et il provient de la même racine : «Que ceux qui t’aiment jouissent du repos (ou «prospèrent» dans certaines versions)». Si nous prions pour le véritable «Shalom» de Jérusalem, nous prions aussi pour qu’elle reste «entière/unie», «sécurisée» et pour que le «bien-être» de tous les croyants soit respecté en leur permettant d’avoir accès à tous leurs «lieux saints».

N’oublions jamais que Jésus est mort et a été enterré à Jérusalem. C’est là qu’il est ressuscité et c’est là qu’il reviendra quand les habitants de cette ville lui adresseront ces paroles : «Baroukh Haba Bé Shem Adonaï» (Bienvenue à celui qui vient au Nom du Seigneur) (Mat. 23 :39).

Luc Henrist